Par Ascanio Graziosi 

    Depuis quelque temps l’Afrique est à la une; il n’est pas la première fois que le Continent est à l’attention du monde.

    Ascanio Graziosi

    Nous estimons que cette fois l’intérêt continuera au-delà d’un horizon temporel restreint, car l’enjeux est la conversion des immenses ressources naturelles; d’ici la question est qui fera quoi. 

    L’immense potentiel de ressources naturelles est une donnée favorable, mais en même temps cache un aspect négatif en raison du fait que peux susciter la cupidité des uns et des autres, comme il est dans la logique des choses.

    De nos jours les disputes commerciales ont remplacé les guerres traditionnelles, et en conséquence la conquête des marchés a remplacé la conquête des territoires. 

    Pour éviter que le Continent puisse devenir un territoire de conquête, il faut des efforts conjoints entre visionnaires, stratégistes et des hommes d’affaires afin de réaliser sur le terrain ce qu’a été conçu, lire: L’Afrique n’est Plus une Terre de Conquête.

    Heureusement, il y a des visionnaires et chefs des organisations et centres qui ont décidé de couper les liens avec le passé. Ce passage est plutôt remarquable au niveau des huit États Membres de l’UMOA (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger et Togo) qui ont en commun une même unité monétaire (FCFA) et la Banque Centrale (BCAO).

    D’après nous, il y a une explication historique sur le fait que le passage à l’autonomie et independence a été plus remarquable dans les anciennes colonies de la France: à l’époque elle a transposé dans les Pays d’Outremer l’organisation de l’État, au contraire de l’Angleterre qu’à côté de la tradition locale a établi un système administratif parallèle. Une tout petite réflexion. Lors d’une de nos missions sur le continent, un Sénégalais nous a fait remarquer: regardez le centre de Dakar, ce sont les mêmes petites rues que les vieilles villes françaises.

    Le changement encours a été réitéré à l’occasion du sommet Italie-Afrique, tenu à Rome fin Janvier et souligné par M. Moussa Faki, président de l’Union Africaine « Les promesses ne nous suffisent pas, passer des paroles aux actes ».

    Parmi ceux qui ont une vision prévoyant ainsi que des objectives à réaliser en thème de croissance socio-économique du Continent, il y a le magnat et banquier nigérian Elumelu, mais ils sont à mentionner : M. Akinwumi Adesina, président de l’AfDB, M. Ivo Arrey Mbongaya (directeur du Centre Africaine pour Communautés et Développement), M. Lewis M. Ndichu, (Directeur de l’École Politique de la Chine en Afrique ) et d’autres, car la liste n’est pas petite.

    Pour la mise en route des objectives sur le terrain, tous et chaque Africain doit se mobiliser au niveau social, politique, administrative et économique.

    Toutefois, du point de vue géopolitique on peut tracer des Régions en quelque sort homogènes. Il y a les Pays MENA (Middle East & North Africa) dont la liste peut changer selon la source et normalement il s’agit d’une vingtaine Pays allant de l’Iraq au Maroc: Kuwait, Libano, Libye, Malta, Maroc, Oman, Qatar, Arabia Saoudite, Syrie, Tunisie, Émirats Arabes Unis, West Bank & Gaza, Yémen, Irak, Iran, Algérie, Jordanie, Israël. 

    En groupant les pays par le facteur linguistique-ethnique, il y a environ quatre cents ethnies au sud du Sahara, résidents dans l’Afrique centrale, orientale et méridionale, dont Nigeria et la République de l’Afrique du Sud on les appelle les géants du continent, en raison de l’importance socio-économique que largement dépasse les autres Pays. 

    Dans le contexte, le sous-dit Corne de l’Afrique a une spécificité, dont les populations ne partagent pas l’ethnie Bantu, venant de l’Asie et ayant l’Éthiopie le quatrième Pays du Continent par population.

    Il faut dire que traiter le Continent en tant qu’une seule entité est décidément un faux départ. Il y a cinquante-quatre Pays et, encore plus important, dans chaque Pays la population ne partage pas la même identité. Il suffit de considérer l’aspect linguistique et réfléchir sur le fait qu’il y a différant idiomes et la communication parmi les gens n’est pas immédiate. Le lendemain de l’Independence – début années soixante du siècle écoulé – les langues des colons (français, anglés, português, etc.) ont été le seul élément de l’unité nationale et les actes publics était en langue coloniale.

    En conclusion, et en référant à « Qui fera quoi », tout d’abord il est à considérer que dans la logique des choses les Puissants du monde sont déjà positionnés pour l’exploitation des dites ressources. Donc, une première réflexion : comment se positionnerons les Africains? Mieux quelle sera la réaction des Africains qui compte?

    Aujourd’hui, ceux qui compte sont les généraux de l’armé et cette situation ne laisse pas bien espérer: ils ont justifié la prise du pouvoir par le manque de démocratie. Le fait est que cette critique a continué depuis cinquante ans. A l’époque nous étions dans la Région Sahélienne et nous avons été témoins de la prise du pouvoir et la chute du Capitaine Sankara : il était appelé le Président poète avec la guitare et qui changera le nome (colonial) du Pays Haute-Volta en Burkina Faso: le Pays des hommes justes.

    Ascanio Graziosi – Titulaire de Innovative Financial Inclusion Solutions, un cabinet financier qui fournit aux décideurs politiques et aux clients privés des services de conseil visant à créer un environnement financier favorable et à faciliter le démarrage et la croissance des entreprises. Graziosi a une solide expertise dans le domaine du développement économique. Il a collaboré avec seize pays africains, sur vingt-quatre répartis sur trois continents, en tant qu’économiste du développement pour le compte d’agences de financement internationales (Banque mondiale, FAO, PNUD, OMS, GVT italien, GVT danois, entreprises privées).

    (Les opinions exprimées dans cet article n’appartiennent qu’à l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale ou les opinions de World Geostrategic Insights). 

    Source de l’image: Reuters

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